Toute chirurgie comporte certains risques.
Ceux décrits ci-dessous sont classiques en chirurgie orthopédique, mais sont heureusement relativement peu fréquents.
On ne peut cependant les ignorer.
La connaissance de ces risques et une bonne préparation à l'intervention sont les meilleurs atouts d'une opération à
succès.
Infections :
L’infection est une des complications les plus redoutées en chirurgie orthopédique. Elle est très rare (le risque est inférieure à 0.5% en chirurgie des prothèses par exemple), mais lorsqu’elle survient elle peut être très difficile à traiter, les antibiotiques et les défenses immunitaires ayant beaucoup de peine à attaquer les germes à la surface des implants orthopédiques.
Tout est fait pour limiter au maximum ce risque (antibiothérapie prophylactique, geste chirurgical soigneux et rapide, salles d’opérations de haute technologie et préparation optimale de la peau), mais celui-ci ne peut malheureusement pas être réduit à zéro.
En cas d’infection un traitement antibiotique sera le plus souvent nécessaire, parfois durant plusieurs semaines, et il faudra fréquement ré-intervenir chirurgicalement pour laver et débrider la plaie opératoire ou, suivant le type d’infection, pour enlever le matériel orthopédique (y compris parfois les prothèses elles-mêmes).
Thromboses veineuses et embolies pulmonaires :
Durant l’intervention et dans la phase post-opératoire l’alitement et la diminution des mouvements entrainent une «stagnation» du sang dans les veines des jambes. Des caillots de sang peuvent alors se former dans ces veines, les obstruant, et parfois ils peuvent migrer dans la circulation jusqu'aux poumons entrainant une embolie pulmonaire (complication très rare mais qui peut parfois être fatale).
Pour prévenir ce risque de thrombose veineuse profonde une anticoagulation prophylactique est instaurée, pour «fluidifier» le sang durant la période d’alitement et de diminution des activités (ou durant les immobilisations par plâtres ou attelles).
Des bottes gonflables sont également utilisées en postopératoire pour stimuler le retour veineux des jambes et éviter que le sang ne «stagne» à ce niveau.
Pertes sanguines - transfusions :
Lorsqu’une opération est connue pour entrainer des saignements importants, le sang est récolté durant l’opération, et ce sang vous est ensuite retransfusé. Cette méthode permet le plus souvent d’éviter des transfusions de banque de sang.
Cependant, occasionnellement, si les saignements sont plus importants que prévus ou s’ils continuent en post-opératoire on peut parfois être amené à devoir transfuser des culots sanguins provenant d’une banque de sang (donc d’une autre personne,
mais bien sûr testés systématiquement).
Hématomes :
Toute intervention entraine des saignements. Si ceux-ci se poursuivent en post-opératoire ils peuvent causer des hématomes. Ceux-ci peuvent être douloureux et nécessiter une ponction pour les drainer.
Raideurs articulaires:
Suite à une intervention chirurgicale ou à un traumatisme il est souvent nécessaire de limiter les mouvements, soit en raison des douleurs, d’une instabilité de la lésion ou de la réparation chirurgicale. Ces restrictions de mouvement peuvent entrainer parfois des raideurs articulaires plus ou moins importantes. De la physiothérapie sera alors nécessaire pour récupérer cette mobilité au maximum.
Luxations de prothèses :
Les luxations surviennent surtout au niveau des prothèses de hanche (rarement au niveau du genou). En effet l’articulation se compose d’une sphère qui s’articule dans une cupule et si les mouvements sont poussés trop loin (surtout en flexion et rotations) la prothèse peut parfois se déboiter. Les risques sont les plus importants dans les premières semaines qui suivent la chirurgie. Par la suite la cicatrisation va stabiliser les pièces et les risques diminuent. Si on se réfère aux travaux publiés dans la littérature orthopédique, le risque de luxation d’une prothèse de hanche par exemple est compris entre 2 et 10%.
En postopératoire les physiothérapeutes et le chirurgien vous
expliqueront les mouvements à éviter durant la phase de cicatrisation profonde et comment vous devez vous mobiliser pour éviter ces luxations.
Instabilités:
Lors d’ostéosynthèse pour fracture, les montages orthopédiques sont plus ou moins stables, selon la localisation de la fracture, le nombre de fragments, la qualité de l’os (ostéoporose par ex.),...
Le chirurgien vous expliquera au fur et à mesure de la rééducation quelle doit être la durée de l’immobilisation, la charge autorisée et le rythme de reprise de vos activités.
Un « démontage » de la fracture ou une non-consolidation de
celle-ci ne peut cependant jamais être exclu.
D’autres complications moins fréquentes sont possibles comme des fractures lors du geste opératoire, des lésions nerveuses par section ou écrasement, des lésions vasculaires, des migrations ou des descellements d’implants. Parfois des inégalités de longueur ou des défauts de rotation osseuse peuvent survenir …